Notre histoire - ou - Le club des fêlés

J'ai grandi dans le nord de l'Allemagne, dans le canton de Vechta, une région très conservatrice où rien ne doit sortir des voies toutes tracées qu’on nous impose. En même temps, c’est mon chez-moi, ma patrie de coeur. En 1987, j'ai terminé ma formation de mécanicien auto chez Mercedes. Et suite à cela, j'ai compris que je ne voulais plus jamais m'occuper de voitures, que je devais faire quelque chose de complètement différent ! Et pourquoi pas ? À cette époque, le monde était encore en ordre selon mes critères, les structures étaient claires : les jeunes étaient soit des punks, soit des hippies écolos, ou encore des bourgeois normaux.

Je faisais partie du premier groupe, j'étais un „rebel“ un peu à part. Tout me semblait indifférent et en même temps tout était possible. Je me suis donc acheté trois deuches pour 300 marks, puis - j’ai pris un peu de temps - j'ai suivi trois formations professionnelles différentes! Une chose est sûre: à l’époque, je ne savais pas ce que je voulais. Mais je savais exactement ce que je ne voulais pas !

Les trois 2cv en panne m’ont permis de bricoler une 2cv plus ou moins fonctionnelle. Et cette deuche m’a permis de vivre beaucoup d’aventures : j'ai même tout simplement appris ce que c’est que „vivre“ dans cette voiture. Ayant grandi dans un village, cela m'a permis d’échapper à la promiscuité de la campagne, de jouir de la liberté, de m'évader. C'est ainsi que j'ai passé des week-ends et des nuits au bord des lacs, à boire de la bière et à fumer mon premier joint - avec la capote ouverte, bien sûr! Pour la première fois j’ai embrassé une fille de rêve sur la banquette avant, j'ai assisté à mon premier concert en plein air, et ainsi de suite.

Plus tard, après des formations professionnelles certes instructives mais pas vraiment amusantes, j’en était toujours au même point. Puis, un jour, j'ai lu dans le journal une statistique amusante, qui ne devait sans doute pas être prise au trop au sérieux. L’article racontait qu’une cigarette raccourcit la vie de 2 minutes, et un verre d'alcool de 4 minutes. Mais, bien pire que tout, un boulot qui ne procure aucun plaisir raccourcit la vie de 8 heures par jour ! Avec mon amie de l'époque (qui est ma femme depuis longtemps) nous avons donc réfléchi de la façon suivante : point 1 et 2, d'accord, nous prenons le risque. Mais le point 3, il faut que ça change.

C'est ainsi que les choses se sont passées. Après des débuts très modestes dans une colocation à la ferme, avec beaucoup de privations (pour les points 1 et 2, nous avons dû nous restreindre parfois fortement pour acheter de quoi manger), une entreprise remarquable est née en 1993. Et nous pouvons dire en toute honnêteté, ma femme et moi, que le "travail" n'a pas raccourci notre vie, mais l'a au contraire extrêmement enrichie.
Nous vous épargnerons ici les nombreuses étapes intermédiaires de 1993 à aujourd'hui. Mais une chose est sûre : nous sommes aujourd’hui encore un peu les marginaux que nous étions à l'époque; même si nous sommes nettement plus âgés et plus sages, avec nos cheveux devenus gris. C'est en tout cas ainsi que nous le voyons. 

Selon le principe „qui se ressemble s’assemble“, nous travaillons avec des marginaux et autres fadas que nous avons croisés sur nos chemins de travers. C'est ainsi que notre toute petite entreprise est devenue un groupe hétéroclite avec plus de 30 employés qui envoient des pièces pour des voitures de collection dans le monde entier (je n'avais jamais imaginé, ni même voulu, arriver à ça). Et bien, moi, je continue à bricoler mes 2cv, DS, Renault et autres Peugeot d’époque, toujours avec autant de plaisir. Je teste nos nouveaux produits et je roule au quotidien avec mes chéries, de préférence avec la 2CV ; la nostalgie, sans doute...

Et, vous-même, si vous m’avez lu jusqu’ici, il y a de fortes chances que vous soyez, vous aussi, un peu fada de l’auto ancienne. N’avez-vous peut-être jamais bu une bière ou un verre de vin en bonne compagnie dans votre voiture? N’avez-vous pas aimé votre première voiture parce qu'elle vous offrait la liberté et qu'elle tenait ses promesses ? N'avez-vous pas éprouvé quelques regrets en croisant "votre première voiture" sur une route ? Peut-être avez-vous même pu retrouver votre jeunesse avec cette voiture quelques années plus tard. Ces petits morceaux de votre histoire personnelle ont beaucoup de classe. Tout cela est un peu en dehors de clous, mais c’est délicieusement déraisonnable.

Nous avons tout ce qu’il faut pour soigner ou réparer votre première voiture. Cela représente plus d’1 million de pièces détachées dans notre magasin et toute une sympathique équipe de fadas à votre écoute au téléphone ou par mail.