2013 - Retour en arrière... Le Français avait 25 ans..... le patron a raconté comment tout a commecé

Le patron discret du groupe „Der Franzose Automobiltechnik“ 

Ansgar Olberding, né en 1966, marqué par les années 80 et passionné d’Automobiles anciennes.

Il est né et a grandi dans sa petite province allemande à une époque où les médias modernes n’existaient que dans les romans de science fiction. C’était l’époque du rock, du punk et de la culture pop. La jeunesse se devait d’être en décalage et de rejeter les normes d’après guerre. Mais pour un jeune branché sortant de formation de mécanicien auto, il ne fut pas facile d’éviter de travailler pour les grandes marques allemandes déjà bien trop conventionnelles à l’époque : Une Mercedes, Opel, Ford ou VW n’intéressait pas les jeunes allemands des années 80. Alors au début des années 80, c’est avec une Fiat 500 qu’Ansgar fait ses premiers kilomètres dans la campagne du nord de l’Allemagne. Puis coup sur coup il achète trois « Ente » pour une bouchée de pain (« Ente » c’est le surnom allemand de la 2cv), une DS Citroën et un cabriolet Peugeot 204.

Alors qu’il travaille comme vendeur pour un concessionnaire moto, la collection de voitures de marques françaises ne finit pas de grandir. Il a tout juste 20 ans et il a déjà rempli une grange de voitures d’occasion souvent en mauvais état mais toujours réparables. Aussi « rebelle » qu’il soit, Ansgar n’en reste pas moins un jeune allemand consciencieux puisqu’il restaure ses voitures avec soin et qu’il a tant horreur du rapiéçage que des réparations de fortunes.
Pour compléter sa formation mécanique, Ansgar Olberding se forme à l’informatique de bureau et il débute une activité de mécanique de précision pour une société américaine de technique médicale. Mais il n’arrive pas à développer suffisamment d’enthousiasme pour toutes ces activités et revient donc à sa première passion.

C’est dans un magazine spécialisé qu’il apprend que Rainer Braunwald, un vendeur de kit de transformation 2cv qu’il avait rencontré en 1989, cesse son activité professionnelle et souhaite vendre le fond de commerce de vente de pièces 2cv. Le succès commercial n’était pas au rendez-vous et Rainer Braunwald demandait 13000 euros pour reprendre le fond de commerce. N’obtenant aucun crédit de banque, Ansgar doit racler les fonds de tiroirs pour réunir la somme. Enfin il peut louer une fourgonnette et emporter les pièces dans la grange de la ferme qu’il loue et dans laquelle il habite avec quelques amis. Il a 27 ans et l’aventure commence.
Les profits tirés du commerce sont minces, Ansgar Olberding doit vendre peu à peu quelques voitures de sa collection. Bon an, mal an, la vente de pièce permet de survivre mais l’ambition de Ansgar Olberding et de sa femme Stephanie reste de développer une société plus active. Les débuts d’Internet et la formation en informatique sont le déclic. Le premier site Internet de la société est mis en ligne en 1996. Ce qui est devenu presque indispensable 15 ans plus tard est encore une exception à la fin du siècle dernier, et cet attrait pour l’innovation caractérise l’esprit que Ansgar Olberding continue de cultiver au sein de son entreprise.
L’année 2005 est une date importante pour les relations avec les clients de „Franzose Automobiltechnik“, pour la première fois l’équipe organise un meeting le « Franzosentreff ». Tous les ans en septembre Ansgar Olberding réunit ses amis et clients à Vechta pour 2 jours de fête.

Quand on lui demande de nous parler des difficultés liées à son activité, Ansgar Olberding répond qu’il marche sur des chemins de traverse mais qu’il a longtemps cherché sa voie et qu’il a parfois pris des chemins qui ne mènent nulle-part. Il a du apprendre à se concentrer sur l’activité principale du commerce de pièces et abandonner certaines activités. Il regrette aussi de n’avoir pas su embaucher son équipe plus tôt ; Cela lui aurait facilité la tâche au début. Maintenant il aime profiter de son temps sans soucis car avec une équipe qui marche de manière autonome, il a plus de temps pour lui. Alors il s’est imposé un luxe : finir ses journées à 17 heures et ne pas travailler le week-end. 
Les banques ne lui ont jamais prêté d’argent car le choix de vendre des pièces pour des véhicules anciens n’est financièrement pas très convainquant. De ce fait il a appris à gérer sans être aidé de personne et surtout il insiste sur l’importance d’avoir une gestion saine. Et comme il a des exigences dans ce domaine, il est devenu gestionnaire et organisateur. Mais pour compenser le travail de bureau, il se retire plusieurs fois par semaine dans les stocks pour fouiner dans les caisses de pièces d’origine à entrer au catalogue. Et c’est au fond d’une caisse oubliée qu’il trouve parfois une pièce rare, une joint de culasse neuf pour Juva 4, une housse de siège de 404 dans son emballage Peugeot ou un bloc hydraulique de DS dans son vieux carton jaune couvert de chevrons bleus. Il pense parfois que le client qui achètera ces articles sur le site Internet jubilera autant que lui jubile devant ces trésors du passé. 
L’équipe de Franzose Automobiltechnik est internationale et joue le jeu de la diversité. Tous partagent la même passion et travaillent ensemble. Chacun des membres de l’équipe apporte ses idées personnelles et peut enrichir ainsi le tronc commun de la société. Les avantages de ces apports sont essentiels selon Ansgar Olberding et son équipe qui veulent vendre aux quatre coins du monde. La fraîcheur de cet état d’esprit ouvert à la modernité n’empêche aucunement de conserver les voies sécurisantes et certaines façons de travailler plus traditionnelles. Les valeurs sûres ont gardé leur place.
Ansgar Olberding rappelle un proverbe de la campagne : « pour profiter de revenus réguliers, si tu as une vache ne l’envoie pas aux abattoirs mais va traire son lait tous les matins ».  Ce n’est pas en cherchant à s’enrichir sans travail qu’on arrive à ses fins mais plutôt en se levant chaque matin pour travailler un peu. Et puis l’argent facile ne fait pas le bonheur. 

Ce patron discret à la quarantaine bien avancée a appris avec le temps à ne pas rester dans son rôle de patron. Ansgar à la maison n’est pas le même que celui du bureau. Il aime se prélasser sur sa véranda, boire un café au soleil ou simplement faire de longues promenades en forêt avec ses chiens. Il sait se séparer des moyens de communication qui pourraient le rappeler au travail. Et souvent le week-end il sort une de ses voitures de collection pour une ballade nostalgique. Dans ses temps libres il sait trouver les valeurs vraies et la lenteur d’une vie gouvernée par le plaisir.

Si il y a une chose qui ne l’intéresse pas, ce sont les voitures d’aujourd’hui ! Il nous explique qu’elles se ressemblent toutes de plus en plus et que si cela continue leurs propriétaires ne pourront plus les reconnaître les unes des autres. Il imagine un parking géant avec plein d’automobilistes stressés, affolés et qui ne savent plus où ils ont garé leur voitures. Mais lui, l’esprit tranquille et le sourire aux lèvre, roule en 2cv.